Regard sur le mal-logement en Europe 2017
Ce mardi 21 mars, la Fondation et la FEANSTA présentent le 2e regard européen sur le mal-logement, à Bruxelles.
Ce rapport est un signal d’alarme.
Dans la quasi-totalité des pays européens, des augmentations du nombre de personnes sans domicile sont constatées sur le court et le long-terme, et ce malgré des systèmes d’enquêtes souvent considérés comme partiels par les professionnels du secteur.
En France, le nombre des personnes privées de domicile a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012 selon l’Institut national de la statistique et des études économiques. L’enquête menée par l’Institut National des Statistiques italien, bien que partielle, montre une augmentation de 6 % des personnes sans domicile entre 2011 et 2014.
Au Danemark, le nombre des personnes sans- domicile est compté de manière plus complète, la définition étant plus large, et a augmenté de 23 % entre 2009 et 2015 selon le Centre National Danois pour la Recherche Sociale.
Aux Pays- Bas, où la définition comprend également une plus grande variété de situations de privation de domicile et d’exclusion au logement, le nombre de personnes sans-domiciles a augmenté de 24 % entre 2013 et 2016.
Des enquêtes menées dans certaines capitales européennes démontrent également le caractère alarmant de ces tendances qui grimpent, à Bruxelles, à Paris, à Londres, à Dublin, à Vienne, à Barcelone.
Ce rapport est un appel à l’action.
D’abord pour attirer l’attention des décideurs européens sur le fait qu’il n’y a pas de « relance économique » possible sans relance sociale, et que le secteur du logement est au cœur de cet enjeu.
Les armes auxquelles il s’agirait de recourir pour faire face aux défis du mal-logement en Europe existent. Au niveau européen, des réseaux regroupant des entités diverses gouvernances locales, régionales, nationales, réseaux d’associations, collectifs issus de la société civile, corps de recherche, institutions financières européennes- s’engagent activement dans des partenariats afin de décloisonner le secteur et d’enclencher une dynamique créative promouvant un habitat accessible à tous et durable pour le futur.
Des instruments mis en place par la Commission Européenne, comme l’Agenda Urbain Européen ou le Pilier Européen des Droits Sociaux, pourraient être garants de la mise en œuvre du droit au logement. L’inspiration ne manque pas, et les bonnes pratiques non plus : en Finlande, les programmes de résorption sur le long-terme de la privation de domicile mis en œuvre depuis 20 ans ont fait leurs preuves, en s’axant sur la provision de logement permanent abordable et le soutien spécialisé aux personnes les plus vulnérables.
Si d’autres Etats membres se sont engagés sur cette voie, des incitations européennes claires donneraient une impulsion bien plus importante à ces solutions qui existent et qui méritent d’être mises en avant.