L’HABITAT INDIGNE EN FRANCE 2 000 taudis rénovés depuis 2012 avec l’aide de la Fondation Abbé Pierre
Communiqué de presse, le 13 mai 2019
Le drame des effondrements d’immeubles à Marseille le 5 novembre 2018 a mis en exergue, s’il le fallait encore, une réalité touchant 1,3 million de personnes vivant dans des logements qui menacent leur santé et leur sécurité. Très présent dans des centres anciens et les copropriétés dégradées de grandes agglomérations, l’habitat indigne touche aussi le reste du territoire : les villes moyennes, les bourgs anciens, les villages et les territoires ruraux.
Ce phénomène est massif (600 000 logements) et dans un cas sur deux, les occupants sont des propriétaires pauvres qui n’ont pas les moyens de réaliser des travaux de rénovation ou de se loger dans un logement décent.
Contraints par la crise du logement (le manque de logements accessibles et l’explosion des loyers dans le parc privé décent), de nombreux ménages recherchent sécurité et stabilité dans l’accès à la propriété. Pour les moins protégés, cela peut se traduire par l’acquisition d’un logement peu cher dans une copropriété dégradée ou d’un logement à rénover en zone péri-urbaine, voire rurale, dont les travaux se révèlent rapidement beaucoup trop coûteux. Ces ménages se retrouvent alors endettés et piégés dans un logement dégradé, parfois avec de jeunes enfants.
L’habitat indigne peut aussi être une manifestation de la pauvreté persistante et de l’isolement social. C’est le cas de nombreuses personnes âgées en milieu rural, qui subissent silencieusement des conditions d’habitat difficiles et dangereuses et qui n’ont ni la force, ni le réflexe, ni les contacts nécessaires pour faire connaître leur situation.
Face à ce phénomène, la Fondation Abbé Pierre s’est engagée dans la lutte contre l’habitat indigne avec son programme « SOS Taudis ». Elle intervient partout en France grâce à un réseau de partenaires locaux, pour accompagner les personnes mal logées et soutenir financièrement la réalisation de travaux chez des propriétaires occupants pauvres. Depuis 2012, ce sont 2 000 d’entre eux qui ont bénéficié d’une aide aux travaux et qui vivent désormais dans des conditions décentes et en sécurité dans leur logement.
La lutte contre l’habitat indigne doit faire l’objet d’une action plus soutenue de la puissance publique. C’est la raison pour laquelle la Fondation Abbé Pierre a demandé au Gouvernement, en janvier 2019, la mise en place d’un plan national de résorption sur 10 ans.
« La beauté d’une ville, la beauté d’une nation n’est pas dans ses jardins,
ses théâtres, ses musées ni même dans ses cathédrales. Elle est de ne pas avoir
de taudis. Elle est de ne pas avoir de désespérés. » L’abbé Pierre.
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