La Fondation Abbé Pierre dénonce la baisse de la production des logements sociaux et le manque d’ambition pour résoudre la crise du logement en Ile-de-France
Dans son dernier bilan présenté en Comité Régional de l’Habitat et de l’Hébergement (CHRR) le 7 mars 2019, l’Etat a beau se féliciter des avancées de 2018, ces résultats ne remplissent pas les engagements pris fin 2016 lors du vote du Schéma Régional de l’Habitat et de l’Hébergement. L’effort et l’ambition nécessaires pour répondre aux 1,2 million de personnes mal-logées en Île-de-France ne sont pas au rendez-vous.
à Paris, le 8 mars 2019
La production Hlm en Île-de-France est en chute libre. Dans un contexte de coupes budgétaires d’une ampleur inédite du gouvernement sur les bailleurs sociaux et de désengagement financier du Conseil régional, 28 830 logements locatifs sociaux ont été autorisés en 2018. Un niveau bien inférieur aux chiffres des trois dernières années (30 132 en 2017, 36 187 en 2016 et 30 101 en 2015) et aux objectifs officiels de 37 000 agréments.
Dans son dernier bilan présenté en Comité Régional de l’Habitat et de l’Hébergement (CHRR) le 7 mars 2019, l’Etat a beau se féliciter des avancées de 2018 (augmentation du nombre de places d’hébergement et de la construction globale de logements, déploiement du nouveau programme national de renouvellement urbain, poursuite de la lutte contre l’habitat indigne…), ces résultats ne remplissent pas les engagements pris fin 2016 lors du vote du Schéma Régional de l’Habitat et de l’Hébergement (SRHH). L’effort et l’ambition nécessaires pour répondre aux 1,2 million de personnes mal-logées en Île-de-France ne sont pas au rendez-vous.
En Île-de-France, les besoins de logements abordables sont immenses : 718 657 ménages sont aujourd’hui en attente d’un logement social (contre 379 000 en 2007). Parmi ces demandeurs, ceux qui déposent un recours pour faire reconnaitre leur priorité au titre du Droit au logement opposable (Dalo) sont toujours plus nombreux. Plus de 56 000 recours Dalo ont été déposés en 2018, soit une augmentation de près de 10 % en 2 ans.
La baisse des attributions de logements sociaux, notamment pour les plus modestes, est à cet égard extrêmement inquiétante. Alors que la loi Egalité et Citoyenneté instaure un objectif d’au moins 25 % des attributions réalisées hors quartier politique de la ville pour le 1er quartile des demandeurs, les chiffres sont éloquents : 13,5 % en 2017 et 9,6 % en 2018.
Sur le plan de la lutte contre l’habitat indigne, la Fondation Abbé Pierre déplore la faiblesse des actions coercitives malgré l’ampleur du phénomène. Plus de 350 000 Franciliens occuperaient un des 157 000 logements privés potentiellement indignes. Malgré cela, il n’y a jamais eu depuis 2012 aussi peu de mesures prises pour lutter contre l’insalubrité: 965 procédures ont été engagées au titre du code de la santé publique en 2018 contre 1 048 en 2017.
La Fondation Abbé Pierre demande donc à l’Etat de tenir ses engagements inscrits dans le SRHH et d’apporter, enfin, dans la durée une réponse à la hauteur des besoins des Franciliens, notamment les plus modestes.
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