test 18/04/22
Depuis sa création il y a 6 ans, l’association montpelliéraine « AREA » accompagne les habitants vivant dans 7 bidonvilles et squats de la capitale de l’Hérault. L’accompagnement se fait sur libre adhésion, la rencontre et la relation sur les lieux d’habitation précédant toute demande. « Ce n’est pas un choix de vivre en bidonville. Toutes les familles que nous rencontrons ont quitté leur pays pour raison économique et leur première demande, c’est de trouver un travail », précise Tanya Bonvin, l’une des éducatrices spécialisées.
Chaque semaine, « AREA » se rend dans plusieurs bidonvilles pour rencontrer les habitants. Des rendez-vous individuels sont ensuite organisés au siège de l’association, en plein centre de Montpellier. « Nous sommes bien identifiés par les ménages, certains sont suivis depuis plusieurs années. Accès à l’emploi, au logement, accès aux droits, soutien scolaire… l’accompagnement social est le plus global possible », précise l’éducatrice. Et Catherine Vassaux, la directrice, de compléter : « Nous créons une relation de confiance pour que chacun puisse faire des choix positifs. Nous sommes là afin que les habitants ne soient plus en situation de subir. Aujourd’hui, 60 ménages accompagnés sur Montpellier ont accédé au logement, d’autres sont inscrits dans un parcours d’insertion. 90 % des enfants sont scolarisés. »
Chaque année, « AREA » suit quelque 400 personnes : au-delà de l’accompagnement individuel, elle développe des actions sur le terrain, qu’il s’agisse de médiation scolaire ou de prévention de la santé, en partenariat avec Médecins du Monde.
Il y a 6 mois, l’association lançait un projet exemplaire de sanitation dans les deux plus anciens bidonvilles de Montpellier, au Zénith, où vivaient 180 personnes. Ce projet inédit en France par son ampleur avait reçu le soutien de la Métropole ainsi que l’aide de Fondation Abbé Pierre et de l’association d’architectes « Quatorze ». « Le projet était construit en commun avec les habitants afin d’améliorer leurs conditions de vie. À partir d’un diagnostic géographique et social, ils avaient retenu comme prioritaires l’accès à l’eau et l’évacuation des eaux usées ; la mise en place de bornes électriques et de blocs sanitaires avec toilettes, douches et évier pour la lessive et à terme, la rénovation d’une maison abandonnée en bordure de parcelle afin d’offrir un espace collectif aux familles et aux associations. » Un projet qui permettait aux habitants de sortir définitivement de l’insécurité et de l’urgence de la survie au quotidien. « On ne peut pas se projeter dans le futur et penser à l’insertion si tous les jours il faut s’organiser pour survivre », rappelle la directrice. Le 31 août, tous les habitants étaient expulsés, ruinant en quelques heures les perspectives de chacun et la démarche collective mise en place.