L'humour en grand format pour dénoncer l'exclusion
Samedi 17 octobre, journée mondiale du refus de la misère, la Boutique Solidarité et la Pension de famille d'Angoulême s'affichent dans la ville pour dénoncer l'exclusion.
Une exposition de photographies pleine d'humour destinée à sensibiliser le public sur l'exclusion, c'est ainsi que les personnes accueillies et résidantes à la Boutique Solidarité "L'éclaircie" et d'Angoulême ont choisi de prendre part cette année à la Journée mondiale du refus de la misère.
Sur les places du Champ de Mars et Saint Martial, en plein centre-ville, une dizaines de photographies, noir et blanc ou couleur, illustrent le quotidien des personnes à la rue ou en grande difficulté d'insertion. Des situations banales, des scènes de la vie quotidienne dont on perçoit toute la signification et l'importance dès que l'on est en situation de grande précarité...
Marquer les esprits grâce à l'humour, en détournant des clichés, des publicités ou bien encore des tableaux célèbres (Les glaneuses, de Millet), c'est ainsi que le projet a pris forme il y a plus d'un an, en avril 2014.
À l'origine, il était destiné à la Boutique Solidarité qui fêtait ses 20 ans, en décembre dernier. Mais devant le succès du projet et de l'atelier-photo créée pour l'occasion à l'accueil de jour, l'exposition photographique a été présentée au festival "C'est pas du Luxe !" fin septembre, à Apt, avant de se retrouver aujourd'hui affichée à Angoulême.
Avec cette exposition, les résidants de la Pension et les personnes accueillies à "L'éclaircie" ont prouvé, une fois de plus, que de tels lieux d'accueil et de telles structures permettent de faire des rencontres et d'amener des personnes très fragilisées à s'investir dans des projets culturels.
"Le ramassage des patates, À l'image du tableau de Millet, a été un moment fort"
Sébastien, animateur social à la Pension de famille et passionné de photos, a pris en charge l'atelier tout au long de l'aventure :
"L'atelier-photo n'était jamais programmé à l'avance, je venais à la Boutique et pendant deux heures, ceux et celles qui voulaient y participer, se joignaient à moi. On a fait des photos en extérieur et petit à petit, on a travaillé sur des idées différentes, en associant des personnes accueillies à la Boutique et des résidants de la Pension de famille.
Le moment le plus fort, pour moi, c'est la première photo. Le ramassage des patates dans le champ où nous étions allés d'abord pour donner un coup de main à la Banque alimentaire... Se mettre en scène, jouer avec sa propre personne et sa propre image, ça a tout de suite impliqué les participants et bien fonctionné."
Aujourd'hui, "L'éclaircie" propose un calendrier regroupant toutes les photos de l'atelier. Vendu 5 euros, il financera la création du prochain et peut-être la mise en place d'un nouvel atelier... Au total, sur la première année, une quinzaine de personnes (5 accueillis de la Boutique Solidarité et 10 résidants de la Pension de famille) ont suivi ce projet artistique et culturel.
Lakhdar, l'autre Georges Clooney
Si vous souhaitez vous procurer le calendrier 2015, c'est ici !