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Mal-logement en Gironde : environ
4 850 personnes sans domicile fixe

La Fondation présente aujourd’hui son éclairage régional Nouvelle-Aquitaine, à Cenon.

Le constat en Gironde est alarmant : plus de 12 000 personnes sont privées d’un domicile personnel, 4 850 personnes sont privées d’un « chez-soi » (en squat, dans un hébergement d’urgence ou à la rue) et 7 270 personnes sont fortement exposées au sans-abrisme (logées dans des dispositifs d’accueil ou hébergées chez un tiers). 

Face à la croissance de la pauvreté, plus de 10 200 foyers ont gonflé les effectifs de la pauvreté entre 2014 et 2019 touchant ainsi 13 % des Girondins. Couplée à une hausse du coût de la vie, la situation est extrêmement préoccupante. En cause : 

  • Une pénurie de logements sociaux avec près de 45 000 ménages en attente d’un logement social.
  • Une augmentation de la part des personnes sans domicile qui a plus que doublé entre 2015 et 2022 dans les demandeurs du logement social.
  • Une hausse des situations de non recours aux dispositifs d‘hébergement d’urgence.
  • Un marché du logement métropolitain inaccessible pour les plus modestes et les classes moyennes.
  • Un parc de logements vacants inacceptable dans un contexte de crise. En 2021, le parc public non mis à la location représentait 2 200 logements et dans le parc privé, on recensait 15 374 logements vacants depuis plus de 2 ans en 2020.

« Derrière ces chiffres, ce sont des hommes, des femmes et des enfants aux visages variés :  jeunes, séniors ou encore en situation de handicap.  Aujourd’hui, le système est asphyxié dès la 1ère marche, à savoir l’accès à un hébergement d’urgence, avec une demande toujours plus importante que l’offre.

La dernière marche, l’accès à un logement dans le parc privé, est un horizon inatteignable pour les ménages sous le seuil de pauvreté.

Face à des initiatives associatives et citoyennes qu’il faut continuer d’explorer et de soutenir, la mobilisation des collectivités doit s’amplifier », explique Anne Marchand, directrice de la Fondation Abbé Pierre en Nouvelle-Aquitaine.

De plus, des signaux forts plus nombreux sont nécessaires pour continuer à avancer collectivement :

  • La signature de la Déclaration des droits des personnes sans abri par des collectivités locales en Gironde est un pas de plus.
  • Un nouveau pas pourrait être fait par la puissance publique, si des objectifs ambitieux étaient non seulement réaffirmés dans les documents cadres des politiques de l’habitat et de l’hébergement (PLH et le PDALHPD) mais aussi portés politiquement dans la diversité des territoires de Gironde. Car les gisements et les opportunités sont réelles, dans le parc public et privé.

Sans plan d’urgence, la machine à fabriquer du sans-abrisme ne s’arrêtera pas. La Fondation défend une action collective des acteurs du secteur soutenue par une volonté politique forte de lutter contre le mal-logement. Sans cela, les situations d’exclusion du logement risquent de s’intensifier. 

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