L'édito du 12 février
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Chers Amis,
Vous le savez, la Fondation a publié la semaine dernière son 30e rapport sur l’état du mal-logement, dévoilant à cette occasion un chiffre qui fait froid dans le dos : 350 000 personnes sont aujourd’hui sans domicile dans notre pays ; c’est deux fois plus qu’en 2012…
Comme nous l’avons souligné lors de la présentation de ce rapport, l’année 2024 a été marquée par trop d’attentisme et de renoncement des pouvoirs publics en matière de politique de l’hébergement et du logement. Cela alors même que, faute de places en hébergement d’urgence, plus de 6 000 personnes dont 2 000 enfants dorment dehors tous les soirs, et que l’accès au logement devient chaque année plus difficile : en 2024, près de 2,8 millions de ménages sont en attente d’un logement social ; un chiffre qui a doublé en vingt ans. Dans le même temps la construction de logements sociaux s’effondre, passant de 124 000 logements en 2016 à 86 000 en 2024.
Cette année, le rapport de la Fondation s’est également penché sur quotidien des personnes en situation de handicap confrontées à des situations de mal-logement. Peu visible et méconnue, cette réalité concerne pourtant 550 000 personnes qui vivent dans un logement inadapté à leur handicap, en surpeuplement accentué ou privé de confort. A l’heure où nous marquons les 20 ans de la grande loi de 2005 sur le handicap, il est essentiel que nos politiques publiques se saisissent avec détermination de ce manque de logements accessibles et adaptés aux personnes en situation de handicap afin de permettre à toutes et à tous de vivre dignement.
La présentation de ce rapport a également été l’occasion d’un long échange avec Valérie Létard, la ministre du Logement. Un échange qui a permis à la Fondation de rappeler qu’elle se tenait prête à travailler aux côtés de la puissance publique pour améliorer les conditions d’habitat des ménages frappés par la crise du logement. A cette occasion la Fondation a également lancé un appel à la mise en place, dans les villes les plus tendues, de cellules d’urgence rassemblant les acteurs locaux du logement sous l’égide des préfets. Et cela, de façon à trouver en urgence des solutions pour les personnes sans abri, via notamment la mobilisation des bâtiments publics vides tout en donnant aux associations les moyens de les aménager et de les gérer afin que plus personne ne soit contraint de vivre à la rue.