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« Je me sens abandonnée par tout le monde »

Henriette, 71 ans, vit dans un logement insalubre à Toulouse.

Photo Henriette

Henriette, âgée de 71 ans, est locataire dans le quartier des Minimes à Toulouse, en proximité du centre-ville. Elle est née et a vécu toute sa vie dans un même logement, loué avec un bail loi 1948.

Logement familial ayant vu se succéder plusieurs générations, la maison est divisée en deux appartements distincts. La mère d’Henriette, âgée de 94 ans, qui vivait jusqu’à peu dans le premier logement, est aujourd’hui en EHPAD. Pour son logement, Henriette paye environ 200 euros, tandis que le loyer de celui de sa mère s’élève à 110 euros.

Henriette et sa mère ont vécu pendant de nombreuses années dans ce bien, désormais dégradé et présentant un état d’insalubrité particulièrement alarmant à plusieurs niveaux : toiture devenue peu étanche, laissant s’infiltrer l’eau de pluie dans le logement, plancher troué à plusieurs endroits, tuyauterie défectueuse, envahi par des rats… Enfin, du fait de la mauvaise isolation du logement, de larges moisissures se retrouvent dans toutes les pièces des deux logements.

Une procédure de travaux en suspens malgré l’insalubrité

Contactée par Henriette, qui vit toujours dans l’immeuble, l’ADIL a fait un signalement en juin 2023 au SCHS de la ville de Toulouse, ce qui a permis la prise d’un arrêté d’insalubrité. Malgré cela, le propriétaire n’a toujours pas démarré les travaux et ne semble pas, selon Henriette, très alarmé par la situation, qui s’enlise depuis des années.

« J’ai appelé le propriétaire. Il n’a jamais fait quoi que ce soit pour l’assurance. Il s’en fout, il est à Paris. Il ne me répondait pas l’autre jour quand je l’ai appelé. Ils ont arrêté l’allocation logement. Il s’en fout. Ça ne l’affole pas. J’en ai marre. Il y a des moisissures, autant chez moi que chez ma mère […]. De voir qu’il ne se bouge pas… Je me sens abandonnée par tout le monde ».

Du fait de la saturation du parc social à Toulouse et du coût des logements locatifs privés, Henriette n’a pas pu être relogée à l’heure actuelle.

A lire : L'éclairage régional Occitanie : rapport annuel 2023
et La lutte contre l’habitat indigne en Haute-Garonne : suivi de situations dans la parc privé locatif toulousain - Etude de l'ADIL HAUTE-GARONNE avril 2024  

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